vendredi 26 février 2010

L’enseignement des arts plastiques au collège

Définition

L’enseignement des arts plastiques au collège assure un rôle spécifique dans la formation générale des élèves, tant pour le développement de la sensibilité et de l’intelligence que pour la formation culturelle et sociale. Il fait partie des enseignements obligatoires et contribue ainsi à l’acquisition du Socle commun de connaissances et de compétences.

Les arts plastiques donnent le goût de l’expression personnelle et de la création. Ils permettent de découvrir des oeuvres dans la diversité des genres, des styles et des périodes. Ils apportent les moyens de comprendre la nature des faits artistiques repérables dans la création en arts plastiques, en architecture, dans les domaines des images fixes et animées et des productions numériques. Ils procurent également des outils pour décoder et interpréter les univers visuels qui se manifestent dans l’environnement privé et public. Ils conduisent en cela à une éducation du regard et contribuent aux acquis de langage. Ils développent un esprit d’ouverture et concourent à tisser un lien social fondé sur des références communes. Cet enseignement est assuré par les professeurs de la discipline. Si un partenariat avec les institutions culturelles est envisagé, il l’est, à l’initiative du professeur, en fonction de ses projets et du déroulement de l’enseignement.


Articulations avec l’école primaire et le lycée

Dès l’école primaire, les élèves ont été conduits à exercer leur créativité et leurs aptitudes artistiques. Ils ont pu affiner leur perception de la réalité sensible qui les entoure. Ils connaissent certains contenus propres à la discipline et ont pris plaisir à faire et à inventer, ils ont vu des oeuvres dans la classe et lors de rencontres organisées, ils ont commencé à verbaliser leur ressenti.

Au collège, l’enseignement des arts plastiques poursuit l’éducation artistique initiée à l’école et l’enrichit d’apports techniques, culturels, conceptuels et méthodologiques

En classe de troisième, l’enseignement des arts plastiques consolide les connaissances et les compétences acquises sur l’ensemble des cycles du collège. Il favorise une approche documentée et référencée des faits artistiques contemporains ou légués par l’histoire.

A l’issue de la formation générale du collège, les élèves vont connaître divers itinéraires. Les bases nécessaires ont été acquises pour permettre, à ceux qui en font le projet, de réussir une orientation en lycée avec une forte composante artistique


Le socle commun (connaissances, compétences et attitudes)

FORME, ESPACE, COULEUR, MATIERE, LUMIERE et TEMPS sont des notions continuellement travaillées dans les pratiques d'expressions plastiques et visuelles où le CORPS participe intrinsèquement du travail.

C’est en s’appuyant sur ces champs notionnels que l'enseignement des arts plastiques permet l'acquisition de connaissances, de savoirs et de savoirfaire.

En favorisant une réflexion qui donne sens à l'exploration des moyens de mise en oeuvre, cet enseignement, à la croisée du sensible et de l’intelligible, participe à la construction de l’individu.

L’utilisation des nouvelles technologies dans le processus créateur (création numérique) et dans la découverte du champ artistique (images d’oeuvres, d’événements culturels, de musées,…) est importante dans un enseignement actualisé des arts plastiques. Le recours à ces nouveaux outils participe en cela à la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication.

Tout enseignement artistique prend appui sur une pratique dans laquelle s'articulent action et réflexion, intention et attention. Pour ce faire, l’initiative des élèves sera sollicitée et l’accès à l’autonomie facilité.

Cette part d’autonomie ainsi que les initiatives dont les élèves font preuve dans la conduite de leurs projets jusqu’à leur réalisation se manifestent aussi dans des situations d’échange oral, individuelles ou collectives. Du fait de la pratique, leur réflexion autour des oeuvres ou de leur production est fondée sur un vécu qui nourrit l’expression orale. Cela peut également prendre la forme de notations écrites. Le recours à un vocabulaire spécifique et son usage pertinent sont évalués.

C’est à ce titre que les arts plastiques contribuent à la maîtrise de la langue française.

Dans la confrontation des productions et les prises de parole qu’elle suscite, les élèves apprennent à pondérer leur relation à l’autre, à reconnaître et à apprécier les différences dans le respect mutuel des échanges. Le questionnement inhérent à toute pratique artistique, celle de l’élève ou celle de l’artiste, favorise la conscience de l’altérité et développe chez les élèves des compétences sociales et civiques, telles la tolérance, l’écoute et la responsabilité.

Les différences culturelles sont, en art, sources de connaissance et de questionnement. Les oeuvres d’art ouvrent à la diversité des repères culturels, tant sur les aspects conceptuels que sur les aspects historiques, géographiques et sociologiques. De ce point de vue, les arts plastiques contribuent à l’acquisition d’une culture humaniste et scientifique.


La place de l’histoire des arts dans l’enseignement des arts plastiques

Dans l’enseignement des arts plastiques le rapport aux oeuvres est une donnée essentielle. L'expérience pratique et la connaissance de la création artistique fondent cet enseignement où l’analyse d’oeuvres a toute sa place. L’oeuvre y est considérée tant par ses dimensions plastiques et matérielles que par le réseau de ses significations historiques et sociales. Cette articulation du sensible et de l’intelligible est référencée à des contextes et des problématiques artistiques actuels ou légués par l’histoire. Elle est déterminante pour enrichir les pratiques des l’élèves.

Composante naturelle de la discipline, l’histoire des arts est donc abordée en arts plastiques en deçà et au-delà de l’expérience pratique qui en ravive les enjeux. Au côté des autres disciplines et en lien avec elles, les arts plastiques contribuent ainsi spécifiquement à l’enseignement de l’histoire des arts.



Programmes

1. Objectifs

L’enseignement des arts plastiques au collège concourt à la construction de la personnalité comme à la formation d’un citoyen conscient, autonome et exerçant sa responsabilité vis-àvis des faits artistiques.

Articulant approches pratiques et culturelles il procure aux élèves les repères culturels nécessaires pour contribuer à la vie sociale. Il vise à développer chez les élèves des capacités d’expression, et de réflexion dans une pratique ouverte aux questions relatives à l’art du passé autant qu’à l’art contemporain. Il donne aux élèves les moyens de révéler leurs aptitudes, de les exercer de manière maîtrisée, d’affirmer leurs choix plastiques, d’enrichir leur connaissance du champ artistique, d’entretenir des relations fructueuses entre leur production et ce champ de référence. Il a pour dessein de leur permettre d’accéder progressivement à une relative autonomie dans leur pratique et à une compréhension de la démarche artistique dans sa diversité et sa complexité.


2. Les deux composantes fondamentales du programme

a - La pratique artistique

La pratique artistique permet aux élèves de choisir et développer leurs propres moyens d’expression. Ils y seront amenés par l'exploration et l’expérimentation des pratiques traditionnelles mais aussi des pratiques constamment diversifiées, en associant les technologies les plus récentes à ces pratiques plus fondamentales.

Quelles que soient les pratiques, les moyens mis en oeuvre et les objets d’étude, le corps participe intrinsèquement du travail en arts plastiques. Qu’il soit au centre de la représentation bi et tridimensionnelle ou de l’action (dessin, peinture, sculpture, photographie, vidéo, infographie par exemple), il est présent à tous les niveaux de l’engagement des élèves et des artistes. A ce titre, la question du corps, du geste, de l’action traverse tous les champs d’investigation.

Trois champs d’investigations seront abordés dans lesquels pratique et culture sont toujours liées :

1 - champ des pratiques bidimensionnelles, graphiques et picturales

Le dessin

En arts plastiques, le dessin est une activité fondamentale.

Dessiner est souvent compris par une majorité d’élèves comme une recherche d’effets de ressemblance entre un « objet » et des traces sur une surface, que cet objet soit observé, mémorisé ou imaginé. Au-delà de cette conception répandue, les arts plastiques font prendre conscience que le dessin permet aussi d’élaborer un projet, de visualiser des formes et un espace possibles. De la première esquisse à la réalisation définitive, l’élève peut avoir recours à une chaîne de dessins révélant l’avancée de sa pensée : esquisses, études de détails, études d’ensemble, qui sont autant de jalons dans sa recherche. A cet aspect préparatoire du dessin s’ajoute une fonction plus expressive, ludique, expérimentale et autonome.

Dessiner permet alors à l’élève de laisser libre cours à son imagination, de s’engager dans un parcours aventureux au cours duquel apparaît une forme imprévue, manifestée par des éléments graphiques.

La peinture

La peinture est couleur et matière. Elle intervient directement comme moyen d’expression ou en articulation avec un tracé graphique. La couleur est substance et lumière, matérielle et immatérielle. Elle est perçue immédiatement par le spectateur.

Comme étendue et substance, la couleur introduit à des notions d’épaisseur, d’opacité et de translucidité, de peint et de nonpeint.

Elle constitue un matériau physique par lequel on peut représenter un monde, mais c’est aussi un milieu dans lequel des gestes et traces du peintre sont inscrites. Par une pratique diversifiée de la peinture, en exploitant des formats différents, y compris très grands, l’élève développera sa capacité à déterminer les caractéristiques physiques de ses matériaux, supports, outils et médiums. Il découvrira le spectre coloré et quelques systèmes d’organisation des couleurs élaborés par les peintres. En apprenant à choisir et fabriquer ses propres couleurs, il expérimentera leurs potentiels sensoriel, représentatif, symbolique et expressif.

Le collage

Le collage est d'abord l'expérience de l'hétérogénéité. Il se rapporte historiquement à l'intrusion de fragments de réel dans l'oeuvre d'art.

L'élève, par la pratique du collage, expérimente les relations duelles entre réel et oeuvre pour donner cohérence à sa production. Construction et déconstruction, homogénéité et hétérogénéité, ordre et désordre, participent à cette cohérence plastique et sémantique.


2 - champ des pratiques tridimensionnelles, sculpturales et architecturales

La sculpture, le modelage, l’assemblage

Sculpture par retrait (taille directe), modelage, moulage, ou ajout de matière et matériaux (assemblage), constituent les pratiques les plus usuelles de la sculpture. Au XXe siècle, cette dernière a élargi ses limites en incluant parfois l’espace d’exposition dans l’oeuvre, (installation, oeuvre in situ) et par
une diversification des matériaux.

L’élève, par le travail du volume, pourra expérimenter le plein et le vide, la résistance et l’expressivité des matériaux, l’équilibre, la multiplicité des points de vue, la mise en espace et l’échelle.

L'architecture

L'architecture est l'art de construire et d'aménager des espaces sur les plans technique, fonctionnel et esthétique. Les élèves sont invités à voir, à vivre et à comprendre ces espaces.

A travers une sélection d'opérations simples, les élèves sont sensibilisés aux phénomènes physiques liés aux matériaux, à la dimension plastique des volumes et à la relation à l'environnement.

L'élargissement de ces questions à celles de l'urbanisme permet aux élèves d'analyser les données de l'espace dans lequel ils évoluent.

3 - champ des créations photographiques et cinématographiques, analogiques et numériques

La photographie

La photographie est enregistrement ou mise en scène du réel.

Son usage est souvent banalisé dans le quotidien des élèves. En cours d'arts plastiques, la pratique permet à l'élève de connaître et d'interroger ses éléments constitutifs (cadre, profondeur de champ, angle de prise de vue, lumière, point de vue...) afin de choisir et donner du sens à sa production. Argentique ou numérique, la photographie peut être sujet de manipulations (découpage, collage, montage, traitement numérique) modifiant son rapport au réel et contribuant à lui accorder un statut artistique.

Le cinéma et la vidéo

Le cinéma et la vidéo construisent du temps et de la narration par l’enchaînement d'images et de sons.

Entraînés à la pratique de l'image pour mieux en comprendre les enjeux, les élèves seront engagés à s'exercer à toutes les phases de l'élaboration de petites séquences filmiques ou vidéographiques(synopsis, story-board, montage).

Le numérique

Les technologies numériques sont en constant développement dans l’éducation comme dans la vie quotidienne. Elles sont aujourd’hui inscrites dans la démarche usuelle de nombreux artistes, d’architectes et de créateurs oeuvrant au croisement des arts. Elles renouvellent les pratiques artistiques. Le numérique complète naturellement la gamme des outils traditionnels.

Dans le champ des arts plastiques, l’appropriation artistique du numérique suscite de nouvelles questions, renouvelle ou met en perspective les codes fondamentaux de la création d’images.

L’enseignement des arts plastiques doit permettre aux élèves d’explorer ce médium, de l’intégrer dans leur pratique et d’adopter un point de vue distancié à son égard.


B - La culture artistique

Le choix des oeuvres et la fréquentation des lieux artistiques sont déterminants pour la pratique et la culture de l’élève

Le professeur d’Arts Plastiques donne sens à son enseignement en privilégiant la référence à des oeuvres significatives, contemporaines ou non, reconnues pour leur intérêt artistique et leur incidence sur les modes de pensée. Ces oeuvres particulièrement représentatives des grandes questions artistiques de l’histoire des arts assurent le fondement des problématiques que les élèves aborderont dans la pratique.

Bien qu’il facilite l’accès à ces oeuvres par l’utilisation des nouvelles technologies, l’enseignant doit favoriser les contacts directs avec l ’Art sous des formes variées en privilégiant ceux qui permettent une rencontre réelle avec les oeuvres et, pour les plus contemporaines, leurs auteurs.

A l’intérieur de l’établissement scolaire, il exploite les dispositifs particuliers qui mettent en valeur les productions artistiques (installation de lieux d’exposition, création de galeries en établissement, projets d’établissement). A l’extérieur, il permet les liens avec les structures culturelles de proximité.

L’expérience individuelle de la création artistique s’enrichit ainsi des thématiques et des repères propres à l’histoire des arts en leur donnant une cohérence avec l’actualité du monde contemporain.

L’histoire des arts participe à la formation des élèves adolescents et à l’élaboration de leurs repères culturels

L’histoire des arts réunit des domaines d’expressions artistiques différents. L’enseignement des arts plastiques qui repose sur des pratiques artistiques diversifiées se prête tout particulièrement au dialogue entre les catégories artistiques. Les expériences pratiques et culturelles des élèves le prédisposent en effet à établir des liens entre les domaines artistiques de l’Histoire des arts comme avec d’autres corpus
d’enseignements.

Des thématiques proposées en histoire des arts doivent faciliter la compréhension du contexte particulier de la production d’une oeuvre, sa matérialité, sa dimension symbolique et ses finalités.

La commande artistique et le projet réalisé, les relations entretenues entre les artistes et les différents pouvoirs (politiques et religieux), les clivages entre les créateurs et divers milieux sociaux constituent pour l’enseignant autant de questions et de connaissances à travailler avec les élèves.

Ces thématiques permettront aussi de conduire une réflexion spécifique dans les champs pictural, photographique, cinématographique ou architectural comme d’aborder des thèmes particuliers : l’évolution des supports, du mur à la toile, l’invention de la photographie, des problématiques cinématographiques ou architecturales, l’irruption des médias numériques.

En cohérence et en lien avec ces programmes d’arts plastiques, cet enseignement s’appuiera sur quelques exemples nécessaires à la compréhension des problématiques suscitées par les thématiques étudiées. Quelques-uns de ces exemples, pourront être choisis dans les périodes des programmes d’histoire. Un projet interdisciplinaire pourra également être organisé (visite de musée d’art ou d’exposition). La contribution des disciplines engagées dans de tels projets se fera sur la base des méthodes d’enseignement de chacune d’elle.

A la fin de la classe de troisième, et au regard d’oeuvres d’art clairement identifiées, les élèves sont capables de connaître quelques-unes des conditions matérielles, techniques, économiques et idéologiques qui ont participé à leur commande et à leur réalisation. Ils doivent également pouvoir les situer dans leur contexte historique et culturel, comme éventuellement établir des corrélations pertinentes avec d’autres formes d’expressions artistiques. A travers la fréquentation régulière d’oeuvres et de lieux artistiques, de documents (revues, catalogues, Internet) les élèves auront appris à exprimer leurs émotions et à émettre un jugement argumenté.

3. Principes de mise en oeuvre

Le programme est organisé autour de trois axes majeurs de travail : l’objet, l’image et l’espace.

Ces trois axes de travail ne sont pas étanches les uns aux autres.

L’objet fait image et se définit spatialement. De même, l’image prise en tant qu’oeuvre a une matérialité objective qui génère un espace propre. Les situations pratiques qui en découlent engagent les élèves dans une investigation des moyens plastiques qui mettent en jeux les notions et les opérations fondamentales des arts plastiques. Ces axes permettent en effet de travailler selon des entrées et des accents différents les questions de la représentation, de l’expression, de la symbolisation, de l’abstraction, comme ils permettent d’aborder le travail sur la lumière, la couleur, la matière, la forme, le corps et l'espace à partir d’un large horizon d’enjeux cognitifs et expressifs.

L’objet et l’oeuvre – l’objet est à comprendre dans son acception première et habituelle. Les élèves de sixième en découvrent le potentiel d’expression offert par son caractère concret, matériel et poétique quand il est abordé d’un point de vue artistique. Au moyen de questions ouvertes, ils se familiarisent à différents types d’expérience auxquels nous confrontent l’objet, de sa conception à un possible détournement (fabrication, transformation, exposition, représentation, reproduction). Ces questions engagent autant les pratiques graphiques que la peinture, la sculpture, l'assemblage, la scénographie, la photographie ou l'infographie.

Images, oeuvre et fiction, images, oeuvre et réalité - Les élèves de cinquième et quatrième se familiarisent avec les images et leur diversité. Ils élaborent matériellement des images, découvrent les modalités de leur réception et de leur diffusion. Ils poursuivent à cette occasion l’étude des dispositifs et des codes de représentation, des valeurs expressives des composantes matérielles et plastiques des images, de la lumière et de la couleur. En cinquième, selon le contexte et l’actualité de la situation pédagogique ils sont invités à élaborer des dispositifs plastiques, graphiques, photographiques, environnementaux, scénographiques, sculpturaux, architecturaux susceptibles d’aboutir à une mise en image d’univers imaginaires, fictionnels. En quatrième, ces dispositifs ont pour objectif de capter, d’enregistrer, de représenter et de produire de la réalité. La pratique en deux et en trois dimensions, dans des registres variés, sollicite tous les médiums dont ceux qui sont offerts par les outils numériques et informatiques.

L’espace, l’oeuvre et le spectateur : Les élèves de troisième poursuivent leur investigation des moyens plastiques et leur réflexion artistique en approfondissant la question de l’espace que le travail sur l’objet et sur l’image a déjà permis d’aborder.

Sans délaisser l’espace plan, ils se sensibilisent à la réalité spatiale de certaines oeuvres : sculpture, environnement, installation, oeuvre in situ, scénographie, chorégraphie, cinéma, vidéo. Autant de domaines d’expression qui peuvent être explorés dans des séquences d'apprentissage afin de conduirent les élèves à concevoir et à projeter l’espace, à l'expérimenter physiquement par la perception et la sensation.


La pratique de l'élève

* Cheminement : si, comme toute autre discipline scolaire, l’enseignement des arts plastiques repose sur du connu, sur un corpus de connaissances objectives et de savoir-faire transmissibles, il ne se limite pas à cet ensemble fini. Il repose aussi sur une part d’inconnu, sur l’expérience artistique qui se vit. Ce qui s’enseigne ce sont les savoir-faire et les connaissances que mobilise cette expérience. L’enseignement des arts plastiques procure aux élèves les conditions de cette expérience.

Celle-ci se concrétise dans une activité d’exploration des moyens plastiques et constitue les bases d’une pratique artistique. Cette pratique sollicite la part de subjectivité, de singularité, d’expérience personnelle de chaque élève, pour la mettre à l’épreuve de contraintes matérielles communes, d’opérations à faire, de notions à mettre en jeu, toutes garantes d’une construction, d’un commencement. Le cheminement de chaque élève s’effectue ainsi sur un territoire de repères communs à tous. Dans cette objectivation, les élèves acquièrent maîtrise et savoir-faire en même temps que, très concrètement, se forme leur regard, c’est à dire leur faculté d’observer le monde, de le mettre à distance, de le représenter. La pratique s’inscrit donc dans une activité mais ne se confond pas avec cette dernière. Entre autre, la créativité de l’élève est un ressort qui contribue à l’exercice d’une pratique artistique. Elle permet le cheminement qui donne loisir à l’élève de tâtonner, d’esquisser, de bifurquer, de réfléchir, de se documenter, de revenir sur ses pas, de découvrir des voies inattendues, de faire des choix. La pratique artistique a toujours pour horizon d’affirmer un parti pris dont l’élève assume les choix formels et expressifs en regard d’une question posée dans le cadre d’une situation d’enseignement.

* Progression : Durant le cursus du collège, la progression vise l’acquisition d’une pratique autonome. La maîtrise et l’initiative acquises à l’issue du collège lui donneront la capacité d’élaborer ses propres projets. Ainsi, l’effort pédagogique de la 6è à la 3è est de nature à permettra à l’élève de passer du choix à l’initiative.

Le professeur prévoit des situations d’enseignement ouvertes et variées. Ces situations doivent permettre à l’élève de se familiariser avec les gestes du travail, de mesurer les enjeux des partis pris formels et techniques, d’apprécier la singularité des expressions personnelles, de maîtriser le vocabulaire spécifique.

* L’oral et l’écrit - C’est à l’intérieur de la classe et dans le cadre d’un échange collectif, pour analyser le travail qu’il vient de réaliser, que l’élève est invité à s’exprimer oralement ou par écrit.

Il parle ou rédige en situation et de manière motivée. Sa réflexion porte sur l’objet concret qu’il a produit, sur la part personnelle, singulière, qui en fonde l’expression. A cette occasion, confronté à la présentation des productions de la classe ou à des oeuvres proposées en référence, il s’interroge sur le sens de la situation proposée et appréhende la pluralité des réponses et des pratiques. L’oral et l’écrit exercent les élèves à faire usage d’un vocabulaire diversifié, spécifique aux arts plastiques. Cette pratique enrichit leur lexique et favorise le développement de compétences analytiques et argumentatives.

C’est à cette occasion que ses connaissances en arts plastiques se formalisent. Cette pratique est appelée verbalisation. Elle est structurée et étroitement lié à l’élaboration de la séquence. Les élèves sont amenés à écrire lors de l’évaluation, à prendre des notes ou à tenir un carnet de bord (écriture « pour soi »). L’oral et l’écrit portent sur la nature de la production, sur les modalités opératoires et sur la manière dont elle est perçue d’une part, sur les contenus notionnels et culturels d’autre part.

* La transversalité - Une part importante de la création contemporaine -- ou de plus lointain héritage -- témoigne d’une transversalité entre les différents arts, de « métissages », de recours diversifiés à des champs conceptuels qui excèdent le seul domaine artistique. Il importe d’en tenir compte dans un enseignement qui a pour référence les oeuvres d’art.

Un projet de formation doit être attentif à prendre en compte les savoirs des élèves acquis en dehors de l’école comme il ne peut s’isoler des apports cognitifs des différents enseignements dispensés au collège.

La transversalité d’un grand nombre de contenus artistiques peut facilement alimenter des pratiques pédagogiques qui, dans un projet commun, transcendent les frontières disciplinaires.

Les disciplines doivent pouvoir trouver matière et manière d’y associer leurs savoirs et méthodes spécifiques pour éclairer des connaissances et forger des outils qui développent les compétences. De ce point de vue, l’objectif d’un travail sur les représentations initiales et les acquis des élèves reste au centre du projet. L’appui sur les thématiques indiquées dans le programme d’histoire des arts doit faciliter cette transversalité.


4. Les compétences artistiques attendues

Pour la composante pratique, les élèves seront capables :

- De maîtriser des savoirs et des savoir-faire préparant l’émergence d’une expression plastique ;
- De posséder des moyens pour une expression personnelle épanouie et diversifiée dont l’exigence artistique est perceptible.

Pour la composante culturelle ;

- De posséder les connaissances nécessaires pour identifier et situer dans le temps les oeuvres d’art,
- D’être ouvert à la pluralité des expressions dans la diversité de leurs périodes et de leurs lieux.

Pour la composante méthodologique :

- D’utiliser quelques outils d’analyse afin de comprendre le sens des oeuvres plastiques, des oeuvres architecturales et celui des images de toutes natures, qu’elles soient de statut artistique ou non-artistique.
- De structurer et de réinvestir leur expérience du monde visuel et de ses représentations symboliques.

Pour la composante comportementale :

- D’accéder à une autonomie dans leur jugement esthétique ;
- D’être ouverts à l’altérité et responsables devant le patrimoine artistique.

5. L'évaluation

L'évaluation est une donnée essentielle du projet éducatif. Elle permet à l’élève de se situer, de progresser, de se fixer des perspectives. Elle permet à l’enseignant d’ajuster ses objectifs.
Celui-ci est conduit à établir un bilan de connaissances et de compétences pour chacun de ses élèves plusieurs fois dans l’année.

Il est indispensable, en Arts Plastiques, d’établir une différence claire entre l’appréciation d’une production et l’évaluation d’un apprentissage à moyen ou long terme, de la vérification des connaissances, des savoir-faire ou de l’évaluation des compétences. Ces différents niveaux d’évaluation ne sont pas équivalents.

L’évaluation d’une production relève principalement de l’évaluation formative. La confrontation collective et la verbalisation en sont des modalités essentielles. Cela n’exclut pas une évaluation sommative critériée de certaines réalisations. Mais c’est seulement au regard d’une situation particulièrement
ciblée que le professeur pourra apprécier, juger, mesurer le réinvestissement des savoir-faire, des notions, des connaissances. Il s’assurera que les paramètres de l’évaluation ont été clairement énoncés à la classe, voire construits avec les élèves.

Prendre des initiatives, explorer divers chemins, devenir autonome, élaborer un projet mobilisent des compétences et des attitudes plus larges à évaluer en arts plastiques ;

Ces évaluations aident les élèves à prendre conscience du parcours qu’ils ont accompli, leur permettent de revenir sur les prémices de leur travail, sur les bifurcations éventuelles, sur les choix opérés pour mener à terme leurs démarches. Formés à l'auto-évaluation, les élèves peuvent apprécier ponctuellement la valeur d’une production et avoir une approche plus globale de leurs propres compétences.

La prise en compte du contexte : Les compétences attendues restent les mêmes quels que soient les contextes socioéconomiques, géographiques et l’histoire scolaire des élèves.

En revanche, les professeurs doivent être en mesure d’identifier ces éléments de contexte et d’en tenir compte pour développer les apprentissages. Tout en s’assurant de maintenir les exigences de l’enseignement, ils peuvent ainsi mettre en oeuvre des situations pédagogiques particulières : organisation de la classe, du temps scolaire, modalités du cours.

jeudi 25 février 2010

6ème - le cercle chromatique


Le cercle chromatique

Un cercle chromatique est une sorte de roue sur laquelle se positionnent des couleurs différentes, correspondant aux trois degrés de base de l'univers chromatique : primaire, secondaire et tertiaire. Les couleurs primaires s'y retrouvent au nombre de trois : le cyan (bleu), le magenta (rouge) ainsi que le jaune. Sur ce cercle apparaissent aussi les couleurs secondaires, représentées par le vert, le violet et l'orangé. Enfin, les couleurs tertiaires naissent du mariage entre une couleur primaire et sa complémentaire. Pour déterminer les couleurs complémentaires, il s'agit de repérer sur le cercle les couleurs diamétralement opposées comme, par exemple, le jaune et le violet.

Le cercle chromatique sert donc à identifier toute une gamme de teintes en plus d'indiquer leur concordance ou leur possible cohabitation. Sur ce cercle, on détermine également les couleurs froides (des verts au violet en passant par les bleus) ainsi que les couleurs chaudes qui se déclinent depuis les rouges vers l'orangé jusqu'aux teintes de jaune…


Récapitulons ...


LES COULEURS PRIMAIRES (P) sont celles qui ne peuvent être composées par le mélange d’aucune autre couleur : ce sont le jaune primaire, le bleu primaire ou cyan et le rouge primaire ou magenta. Mélangées en proportions égales elles deviennent le noir, tandis que le mélange de toutes les couleurs en proportions égales donne le blanc. Aussi, le mélange de deux couleurs complémentaires donne un gris neutre. Le noir et le blanc ne sont donc pas des couleurs mais des valeurs, car ils donnent de la variation à une couleur (du plus pâle au plus fonçée). Dans notre environnement, le blanc et le noir sont très peu présents à l’état pur.


LES COULEURS SECONDAIRES (S) viennent du mélange de deux couleurs primaires. Exemples : jaune rouge = orange, jaune bleu = vert et rouge bleu = violet.


LES COULEURS TERTIAIRES (T) sont constituées par le mélange d’une couleur primaire avec sa complémentaire. Exemples :rouge violet = pourpre, bleu violet = indigo, bleu vert = turquoise, jaune vert = vert chartreuse, jaune orange = doré, rouge orange = écarlate, etc.


LES COULEURS COMPLÉMENTAIRES sont celles qui sont diamétralement opposées sur le cercle chromatique comme le jaune et le violet. De ces duos de couleurs naissent les contrastes le plus élevés. Ces couleurs attirent le plus l’attention lorsqu’elles sont utilisées conjointement. Choisissez deux couleurs complémentaires lorsque vous désirez créez un effet de choc, car l’ajout d’une complémentaire permet de griser une couleur.